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Origine du TUX HINOR

La compagnie du TUX HINOR est née à l’initiative de Jean-Pierre AGAZAR directeur de l’école de théâtre du Havre avant que celle-ci ne fasse place au conservatoire. Désirant laisser une trace de cette école voici son explication concernant la création du nom « TUX HINOR » :

« Preparadise Sorry Now de FASSBINDER étant un texte difficile et dur je voulais que les acteurs soient d’une grande générosité et d’une confiance absolue entre eux. Ils y sont parvenu. FASSBINDER nommait ses personnages par des lettres (I,J,K,L,M) correspondant à cinq acteurs (deux femmes et trois hommes) et refusait toutes indication explicite. Il fallait chercher âprement. Aucune concession et aucun cadeau. FASSBINDER proposait cette pièce comme un maître Zen initie son disciple. Influencé sans doute aussi par cette liberté étrange qu’il laissait aux montagnes à venir de la pièce j’avais l’impression que la préoccupation de FASSBINDER était autant une quête sur soi pour lui et pour ses acteurs qu’une provocation contre le politiquement correct de l’époque. L’effort de survie de l’artiste confronté au mal absolu.

J’ai donc rêvé. Les huit acteurs de notre distribution, quatre hommes et quatre femmes, devenaient exemplaires, comme des anges ou des visiteurs bénéfiques venus d’une autre planète ou même encore des androïdes parfaits. Car il faut être à la fois fort et compatissant pour dire la parole du mal ou du laid sans s’en laisser empoisonner. Et c’est assez précisément le problème de l’artiste en général et de l’acteur en particulier.

J’ai pensé au thème de « 2001 odyssée de l’espace » de Stanley KUBRICK qui n’est pas la conquête de l’espace (comme le titre le laisse croire) mais bien la question de l’origine de l’esprit, divine ou matérielle. Question à laquelle le film ne répond pas, cela va de soi. De là je suis passé à HAL, le nom américain choisi par KUBRICK pour le cerveau robot omniscient à partir des trois lettre IBM (une lettre de la rangée précédente de l’ordre alphabétique).

J’ai généralisé tout simplement ce procédé en l’appliquant à tout l’alphabet en sélectionnant des groupes de trois lettres prononçables dérivés de HAL. J’ai conservé les huit noms suivants que j’ai présenté dans l’ordre alphabétique et laissé choisir aux acteurs :

Les huit lettres centrales écrivent verticalement le mot TUX HINOR – c’est un hasard complet. Cela ne veut rien dire et peut donc tout dire. Ce peut être un nom de code, une formule magique ou un cri de ralliement. J’ai suggéré que ces huit comédiens pouvaient légitimement s’approprier ce mot et décider d’en faire le nom de leur compagnie. C’est un nom qui va bien à notre époque. Il ne m’appartient pas. »

Jean-Pierre AGAZAR – 1998

Origine du TUX HINOR

La compagnie du TUX HINOR est née à l’initiative de Jean-Pierre AGAZAR directeur de l’école de théâtre du Havre avant que celle-ci ne fasse place au conservatoire. Désirant laisser une trace de cette école voici son explication concernant la création du nom « TUX HINOR » :

« Preparadise Sorry Now de FASSBINDER étant un texte difficile et dur je voulais que les acteurs soient d’une grande générosité et d’une confiance absolue entre eux. Ils y sont parvenu. FASSBINDER nommait ses personnages par des lettres (I,J,K,L,M) correspondant à cinq acteurs (deux femmes et trois hommes) et refusait toutes indication explicite. Il fallait chercher âprement. Aucune concession et aucun cadeau. FASSBINDER proposait cette pièce comme un maître Zen initie son disciple. Influencé sans doute aussi par cette liberté étrange qu’il laissait aux montagnes à venir de la pièce j’avais l’impression que la préoccupation de FASSBINDER était autant une quête sur soi pour lui et pour ses acteurs qu’une provocation contre le politiquement correct de l’époque. L’effort de survie de l’artiste confronté au mal absolu.

J’ai donc rêvé. Les huit acteurs de notre distribution, quatre hommes et quatre femmes, devenaient exemplaires, comme des anges ou des visiteurs bénéfiques venus d’une autre planète ou même encore des androïdes parfaits. Car il faut être à la fois fort et compatissant pour dire la parole du mal ou du laid sans s’en laisser empoisonner. Et c’est assez précisément le problème de l’artiste en général et de l’acteur en particulier.

J’ai pensé au thème de « 2001 odyssée de l’espace » de Stanley KUBRICK qui n’est pas la conquête de l’espace (comme le titre le laisse croire) mais bien la question de l’origine de l’esprit, divine ou matérielle. Question à laquelle le film ne répond pas, cela va de soi. De là je suis passé à HAL, le nom américain choisi par KUBRICK pour le cerveau robot omniscient à partir des trois lettre IBM (une lettre de la rangée précédente de l’ordre alphabétique).

J’ai généralisé tout simplement ce procédé en l’appliquant à tout l’alphabet en sélectionnant des groupes de trois lettres prononçables dérivés de HAL. J’ai conservé les huit noms suivants que j’ai présenté dans l’ordre alphabétique et laissé choisir aux acteurs :

Les huit lettres centrales écrivent verticalement le mot TUX HINOR – c’est un hasard complet. Cela ne veut rien dire et peut donc tout dire. Ce peut être un nom de code, une formule magique ou un cri de ralliement. J’ai suggéré que ces huit comédiens pouvaient légitimement s’approprier ce mot et décider d’en faire le nom de leur compagnie. C’est un nom qui va bien à notre époque. Il ne m’appartient pas. »

Jean-Pierre AGAZAR – 1998